Mise en œuvre effective de la loi sur le viol et la pédophilie, l’AJS pose la problématique.
Apres près de 2 ans d’application, la loi sur le viol réunit ce lundi l’Association des Juristes Sénégalaises et la Fédération Internationale des Droits Humains autour du thème » Loi n°2020- 05 portant criminalisant du viol et de la pédophilie : perception, appropriation et application ».
Cette première évaluation de la loi est une occasion qui va permettre aux praticiens du droit et des militants des droits de l’homme de discuter et d’échanger sur les défis de mise en œuvre effective de cette loi.
Présidant la rencontre, la secrétaire générale du ministère de la justice Aida Gassama Tall d’estimer que depuis l’entrée en vigueur de la loi, les statistiques de la direction des affaires criminelles et des grâces montrent une légère baisse des cas de viol surtout suivi de meurtre.
Les juristes et leurs partenaires ont discuté du « viol entre un phénomène de société et infraction pénale ». Une occasion pour le professeur Cheikh Ibrahima Niang, de dire qu’il nous faut une éducation sexuelle basée sur nos ressources culturelles locales. Pour le docteur El hadji Malick Sy Camara, les statistiques ne reflètent pas la réalité, car sur 100 femmes violées, seules 50 partagent l’information et 20 ont recours à la justice. Il évoquait les facteurs explicatifs de la fréquence des viols au Sénégal. Parmi ces explicatifs il a cité le boum démographique, la promiscuité, l’urbanisation, la vulnérabilité économique et sociale…
Ce panel va permettre d’évoquer la prise en charge médico-légale, la protection des victimes et des familles, l’enquête en matière de viol, les écueils de l’application de la loi sur le viol et la pédophilie, le traitement médiatique de la question entre autres thématiques.
La rencontre se tient sur 2 jours et réunis des juristes et militantes et militants des droits humains venus du Mali, de la Guinée de la Mauritanie.