Respect des Droits Humains au Mali, les Nations Unies saluent des efforts.
Le Mali a fait des progrès en matière de sécurité et de droits de l’homme selon Alioune tine expert des nations unies des droits de l’homme. Mais cette situation ne devrait en aucun cas arrêter les efforts consentis jusque là au regard des défis à relever.
En conférence de presse ce mardi Alioune Tine d’estimer que l’un des indicateurs de l’amélioration de la situation sécuritaire est la récente diminution du nombre de personnes déplacées et de conflits intercommunautaires. Selon la matrice de suivi des déplacements, le nombre de personnes déplacées a diminué de 13 %, passant de 401736 en septembre 2021 à 350110 en décembre 2021. Dans la région de Gao, le nombre de personnes déplacées a diminué de près de la moitié (49 %) entre septembre et décembre 2021 note t-on dans un document. Cette diminution s’expliquerait notamment par la pacification progressive de certaines localités dans les régions du centre et du nord du pays.
Au regard des progrès enregistrés, le Mali ainsi que la communauté internationale doivent tout faire pour consolider les améliorations réalisées sur le terrain. Car il faut le dire des groupes extrémistes violents et les groupes armés d’autodéfense continuent d’attaquer, de tuer et d’enlever des civils, a déclaré Alioune Tine face à la presse ajoutant que les groupes extrémistes violents appliquent une interprétation stricte de la charia.
Pour l’expert, l’effondrement du système éducatif est un point noir des points positifs notés avec 320 écoles fermées en 2021, affectant près de 100000 élèves. Il faut également noter que l’insécurité continue d’avoir un impact considérable sur la situation des droits fondamentaux des femmes, avec la récurrence inquiétante de cas de violence basée sur le genre, a déclaré l’expert des droits de l’homme des Nations unies qui se dit très préoccupé par le rétrécissement de l’espace civique, notamment du rôle des médias, et de l’opposition politique.
Les autorités maliennes de la transition doivent prendre toutes les mesures appropriées pour prévenir les actes de violence ou d’incitation à la violence et à s’assurer que les auteurs répondent de leurs actes dira le militant des droits humains. Après une mission de 10 jours au Mali, l’expert exhorte les autorités maliennes à ouvrir davantage l’espace civique et le débat démocratique.
Il poursuit et estime que la communauté internationale et africaine doivent reconnaître la nécessité de repenser les réponses sécuritaires au Sahel et appelle également au développement de stratégies de sécurité plus intégrées, axées sur la protection des populations civiles et de leurs droits humains fondamentaux.
C’est ainsi qu’ il exhorte à la CEDEAO de lever les sanctions contre le Mali car au bout du compte les populations vulnérables sont les plus touchées par ces mesures.
Au cours de sa visite, Alioune Tine a rencontré les autorités maliennes, la société civile et les associations de victimes, les organisations non gouvernementales, les diplomates et les Nations unies.
La conférence de presse s’est tenue dans les locaux du Bureau des Nations Unies aux Droits de l’homme sis à Dakar.