Rapport profil genre 2021, l’UE appelle le Sénégal à « plus d’efforts ».
La délégation de l’Union Européenne au Sénégal a rendu public son rapport d’analyse genre de 2021. Dans ce document, il apparait que le Sénégal doit faire beaucoup d’efforts pour résorber le gap des inégalités. A titre d’exemple, le document estime que 78% des femmes au Sénégal ont subi des violences domestiques dans leur vie et que les hommes contrôlent 93,6% des superficies cultivées et exploitent en moyenne 1,3 ha, contre 6,4% pour les femmes qui exploitent 0,4 ha.
Selon l’analyse genre les femmes rencontrent des obstacles pour l’accès à la justice comme la méconnaissance du droit, la stigmatisation des victimes et celle des femmes qui luttent pour leurs droits, les difficultés à produire les éléments de preuve, Le nombre limité de femmes parmi les policiers, en particulier en milieu rural et périurbain 38% des femmes au Sénégal n’ont pas confiance dans le système judiciaire.
Le document de noter des points positifs au niveau de l’éducation primaire et secondaire, l’État du Sénégal a réalisé des progrès majeurs dans l’élargissement de l’accès des filles et des femmes à l’enseignement au cours des dernières années : L’évolution du taux de scolarisation des filles dans l’élémentaire passe de 88,6% en 2008 à 93,86% en 2017 avec un indice de parité de 1,15 en faveur des filles. La représentation des femmes à l’Assemblée Nationale est passée d’un taux de 43 % à 47.2 % lors des élections de 2019.
Par conséquent, selon l’UE même s’il est possible de dire que le Sénégal a progressé dans la promotion et la protection des droits des femmes et des filles, des obstacles entravant la jouissance de leurs droits sur une base égalitaire avec les hommes persistent encore. Ces obstacles sont d’autant plus marquants pour les femmes et les filles en situation de plus grandes vulnérabilités. Il reste des disparités et de nombreux défis à relever dans différents secteurs. Les enjeux en matière de développement des politiques publiques qui garantissent l’égalité entre les femmes et les hommes sont encore nombreux, avec de grandes insuffisances pour les femmes en situation de vulnérabilité et des inégalités renforcées par la pandémie COVID-19, ou encore les aléas climatiques poursuit le document.
C’est ainsi que l’UE recommande à l’Etat du Sénégal d’accroître le nombre et le financement d’actions dans lesquelles la dimension de genre a été intégrée et qui sont ciblées, de favoriser l’utilisation systématique d’indicateurs spécifiques de genre et/ou d’indicateurs ventilés en fonction du genre entre autres recommandations. Car selon les estimations du Forum Économique Mondial (2021), au rythme actuel des progrès, il faudra 267,6 ans pour combler le gap des inégalités.