Sur les 244 femmes en prison, 59 sont poursuivies pour infanticide ou avortement clandestin.
Sur les 244 femmes incarcérées dans les 37 établissements pénitentiaires, 54 femmes soit 22,13% sont poursuivies pour infanticide et 5 pour avortement clandestin… Voilà ce qu’on peut lire dans le rapport de l’étude partagée ce mardi par Planned Parenthood Global sur la situation des femmes poursuivies pour infanticide ou avortement clandestin. Cette rencontre s’est tenue ce mardi à l’intention des organisations de femmes et mouvements féministes. L’étude a été menée par Julien Ngane NDOUR, directeur des droits humains et a pour objectif de produire des statistiques quantitatives sur la situation des femmes incarcérées pour les faits d’infanticide et d’avortement clandestin.
La majorité des femmes concernées, soit 61%, est issue des autres régions et 6,8% de Dakar et la moyenne d’âge est comprise entre 16 et 35 ans. Les femmes touchées par le phénomène sont pour la plupart des célibataires, des divorcées et des mariées. L’étude s’est également intéressée sur le niveau de scolarisation des femmes, à leur situation professionnelle…Parlant des facteurs et causes de l’infanticide, l’ignorance et la peur occupent une bonne place, la pauvreté, le viol et l’inceste. Il est aussi ressorti que parmi les conséquences de l’infanticide et de l’avortement clandestin on peut citer l’abandon des études, la perte d’emploi, l’exclusion sociale entres autres.
Notons que des recommandations ont été faites en vue d’un plaidoyer efficace notamment sur le partage des résultats de l’étude avec les autorités. Il est faudrait aussi réfléchir sur les mécanismes à mettre en place pour valoriser le plus possible la voix des personnes concernées et leurs perceptions de la loi, développer des actions de prévention, mettre en place des mesures nécessaires pour l’application sévère des peines aux agresseurs, entre autres recommandations. Pour les organisations féministes et féminines des stratégies ont été partagées dans le but de vulgariser l’étude passant par l’utilisation des évidences de l’étude par les organisations internationales, la production de flyers à délivrer lors des activités communautaires, revisiter les activités déjà déroulées par la task force.
L’atelier de partage de cette étude sur la situation des femmes incarcérées pour infanticide ou avortement clandestin commanditée par Planned Parenthood Global a été également une occasion de parler de la Task force pour l’avortement médicalisé qui est un comité pluridisciplinaire qui a pour objectif d’amener l’État à mettre la législation nationale en conformité avec l’article 14 du protocole de Maputo.